Journée mondiale de la liberté de la presse: La qualité et la crédibilité comme vaccin contre la “pandémie” des fake news
En ces temps marqués par un flux sans précédent d’informations erronées et de “fake news” (fausses nouvelles), l’émergence d’un journalisme crédible et de qualité constituerai un vaccin efficace contre cette “pandémie” qui n’est pas moins dangereuse que celle du Coronavirus (Covid-19).
Ainsi, cette pandémie a démontré l’importance de l’accès à des informations fiables, notamment par le biais de la presse, surtout lorsqu’il s’agit de période de crise comme celle-ci où l’information devient une question de vie ou de mort. Et pour cause, la pandémie des fausses informations s’est répandue dans le monde entier et a provoqué la méfiance et la panique chez les citoyens.
La Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai de chaque année, est l’occasion de souligner l’importance du rôle que jouent les médias dans les moments difficiles et les crises que traversent les sociétés, notamment dans le contexte actuel de la crise sanitaire.
Depuis le déclenchement de la pandémie, les médias et l’ensemble de leurs composantes, ont joué un rôle essentiel dans la définition de la maladie, la sensibilisation à sa gravité et à l’importance de la prévenir, comme ils se sont mobilisé contre le flot des rumeurs, des fausse nouvelles et des théories conspirationnistes qui accompagnent la pandémie depuis ses débuts sur les réseaux sociaux.
En fournissant des informations fiables et crédibles, les médias ont contribué à éclairer l’opinion publique sur le Coronavirus, en expliquant les moyens de sa transmission et comment s’en prévenir, tout en lui permettant de suivre, à juste mesure, les derniers développements de la pandémie, ce qui a fait des médias un partenaire indispensable des pouvoirs publics dans leurs efforts pour enrayer la propagation de cette pandémie.
L’Organisation des Nations Unies (ONU) a choisi de commémorer cette année la Journée mondiale de la liberté de la presse sous le slogan “L’information comme bien public”, afin de renforcer le rôle essentiel que jouent les médias dans la lutte contre les fausses informations répandues sur le Coronavirus.
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), le thème retenu cette année affirme l’importance de défendre l’information comme un bien public et à explorer ce qui peut être fait dans la production, la distribution et la réception de contenu pour renforcer le journalisme et faire progresser la transparence.
La Journée mondiale de la liberté de la presse 2021 mettra en évidence l’importance de l’information au sein de ce nouvel écosystème par la mise en place de mesures visant à assurer la viabilité économique des médias d’information, l’instauration de mécanismes pour assurer la transparence des sociétés Internet ainsi que le renforcement de l’éducation aux médias et à l’information permet au public de reconnaître et de valoriser et défendre le journalisme en tant qu’élément essentiel de l’information considéré comme un bien public.
A cet égard, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a souligné que “les défis mondiaux auxquels nous faisons face durant cette période de pandémie de Covid-19 révèlent que la diffusion d’informations fiables, vérifiées et accessibles à toutes et à tous est essentielle pour sauver des vies et construire des sociétés fortes et résilientes”.
“Durant la pandémie, comme dans d’autres crises, telles que celle de l’urgence climatique, les journalistes et les professionnels des médias nous aident à nous orienter dans un tourbillon d’informations qui nous submergent, en dévoilant les inexactitudes et contrevérités pernicieuses” a affirmé M. Guterres, notant que “dans de trop nombreux pays, ces hommes et ces femmes, rien qu’en faisant leur travail, s’exposent personnellement à de grands risques – restrictions inédites, censure, mauvais traitements, harcèlement ou détention –, allant jusqu’à mettre leur vie en péril. Cette situation ne cesse hélas de se dégrader”.
Les répercussions économiques de la pandémie ont durement touché de nombreux médias, dont la survie même est menacée, a-t-il ajouté, faisant observer que “les budgets s’amenuisent et, avec eux, l’accès à des informations fiables. Dans le vide ainsi laissé s’insinuent rumeurs, contrevérités et opinions extrêmes ou génératrices de dissensions”.
- Guterres a ainsi exhorté “tous les gouvernements à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour défendre la liberté, l’indépendance et la diversité des médias” car “un journalisme libre et indépendant est notre meilleur allié dans la lutte contre les informations fausses et trompeuses”.
De son côté, la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a souligné que la pandémie a mis en évidence la nécessité de disposer d’informations fiables, et que “c’est grâce au journalisme indépendant que nous avons pu mieux comprendre cette crise”.
Après avoir indiqué que des journalistes se sont rendus sur le terrain, souvent à leurs risques et périls, pour couvrir les événements liés à la crise sanitaire, la responsable onusienne a noté le rôle essentiel que jouent les journalistes libres et professionnels dans la production et la diffusion d’informations, tout en luttant contre les fausses informations et autres contenus préjudiciables.
L’UNESCO s’emploie à instaurer une plus grande transparence sur les plates-formes en ligne dans des domaines tels que la modération des contenus, tout en respectant les droits de l’homme et les règles internationales en matière de liberté d’expression, a relevé Mme Azoulay, ajoutant que l’Organisation œuvre à doter les citoyens des compétences dont ils ont besoin pour évoluer dans ce nouveau paysage de l’information, et leur permettre d’éviter les tromperies et les manipulations en ligne.
Mme Azoulay a, par conséquent, appelé “chacun et chacune à renouveler son engagement en faveur du droit fondamental à la liberté d’expression, à défendre les professionnels des médias et à se joindre à nous pour garantir que l’information reste un bien public”.
Sur le plan national, la commémoration de la Journée mondiale de la liberté de la presse est l’occasion de passer en revue les réalisations du pays en la matière, en évoquant les acquis constitutionnels liés à la promotion des droits et libertés en général, et ceux liés au domaine de la presse en particulier, car il est impossible d’aspirer à une démocratie réelle et robuste sans une presse libre et transparente, et sans garantir le droit d’accès à l’information.
Ces dernières années, une attention particulière a été accordée au secteur de la presse et des médias, en application des Hautes Orientations Royales contenues dans plusieurs discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui a appelé à promouvoir et à développer le secteur de la presse, ainsi que la position privilégiée que lui attribue la Constitution de 2011, en sus des Chartes et traités internationaux ratifiés par le Maroc pour permettre au secteur de la presse d’incarner une place de choix dans une société qui prône la démocratie.
L’intérêt dont jouit la profession au Maroc se traduit par l’adhésion de tous, y compris du gouvernement, de la société civile et des citoyens pour renforcer cette liberté, préserver la pluralité des médias et assurer la modernisation du secteur, qui constitue l’un des piliers du projet de société démocratique moderne.
En effet, le secteur national de la presse et des médias occupe une place honorable dans les programmes gouvernementaux, et une priorité dans les l’intérêt des pouvoirs publics, conformément aux choix démocratiques du Royaume et à la volonté de consacrer conjointement la culture des droits de l’Homme et de la liberté d’accès à l’information comme stipulé dans la Constitution en tant que droits et libertés fondamentales de tous les citoyens.
Cette année, la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse mondiale marque également le 30e anniversaire de la Déclaration de Windhoek, rédigée par des journalistes africains militant en faveur d’une presse africaine libre, indépendante et pluraliste lors d’un séminaire organisé à Windhoek par les Nations Unies et l’UNESCO en 1991. Cette Déclaration est à l’origine de la proclamation du 3 mai comme Journée mondiale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale de l’ONU.
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