Origines du Covid-19 : Joe Biden donne quatre-vingt-dix jours au renseignement américain pour remettre un rapport
Cette annonce du président américain survient alors que la théorie d’un accident de laboratoire à Wuhan, en Chine, est revenue en force dans le débat ces dernières semaines aux Etats-Unis.
Le président des Etats-Unis, Joe Biden, a appelé mercredi 26 mai les services de renseignement américains à « redoubler d’efforts » pour expliquer les origines du Covid-19. M. Biden a exigé un rapport d’ici à quatre-vingt-dix jours, alors que la théorie d’un accident de laboratoire à Wuhan, en Chine, est revenue en force ces dernières semaines dans le débat américain. Et les appels en faveur d’investigations plus approfondies se multiplient au sein de la communauté scientifique.
Joe Biden a rappelé que les travaux du renseignement américain, qui se concentrent sur deux hypothèses (originale animale ou fuite d’un laboratoire) n’ont pas permis à ce jour d’aboutir à « une conclusion définitive ». « Les Etats-Unis continueront à travailler avec leurs partenaires à travers le monde pour faire pression sur la Chine, afin qu’elle participe à une enquête internationale complète, transparente, et fondée sur des preuves », a ajouté le président, déplorant l’attitude de Pékin sur ce dossier.
Il souhaite également que soit dressée une liste de « questions spécifiques » qui devraient être posées à la Chine. Assaillie de questions lors du point de presse quotidien de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, porte-parole de l’exécutif américain, est restée évasive, s’en tenant au rappel de l’échéance de quatre-vingt-dix jours.
Accusations chinoises
Quelques heures avant la diffusion du communiqué de Joe Biden, Pékin avait accusé Washington de diffuser des théories « complotistes » sur les origines de la pandémie. La Chine a toujours farouchement combattu la théorie selon laquelle le SARS-CoV-2, virus responsable de la pandémie, aurait pu s’échapper de l’un de ses laboratoires, en particulier de l’Institut de virologie de Wuhan, pointé du doigt par la précédente administration Trump.
Cette semaine, un article du Wall Street Journal a relancé les spéculations aux Etats-Unis. Le quotidien a affirmé avoir eu accès à des informations inédites du renseignement américain, rapportant que trois chercheurs de l’Institut de virologie de Wuhan avaient été atteints, dès novembre 2019, de « symptômes compatibles à la fois avec ceux du Covid-19 et ceux d’une infection saisonnière », ayant nécessité des soins hospitaliers. Pékin a démenti les informations du Wall Street Journal, les qualifiant de « totalement fausses ».
Après un séjour de quatre semaines à Wuhan en début d’année, une étude conjointe d’experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et d’experts chinois avait en mars jugé « extrêmement improbable » un accident de laboratoire. Mais le patron de l’OMS lui-même, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait réclamé une nouvelle enquête sur l’hypothèse de la fuite de laboratoire.
L’identification des premiers cas de Covid-19 remonte à la fin de 2019, à Wuhan, avant que le virus se répande à la surface du globe et emporte près de 3,5 millions de personnes.
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