Transparence et construction des infrastructures routières en RDC : un tandem indispensable pour le développement

Transparence et construction des infrastructures routières en RDC : un tandem indispensable pour le développement

La route reste plus qu’un simple ruban d’asphalte : elle est le symbole d’un État qui relie, construit, développe et sert. Pourtant en RDC, où des milliards de francs sont investis chaque année dans les infrastructures routières, la perception populaire reste celle d’une opacité inquiétante, alimentée par des travaux inachevés, des marchés opaques, et un fossé croissant entre les autorités et les citoyens.

La transparence dans l’exécution de ces infrastructures en particulier la construction des routes ne peut plus être considérée comme un luxe, mais comme une exigence structurelle du développement.

Chaque citoyen congolais a le droit de savoir qui construit, à quel coût, dans quel délai, et pour quel usage. Or, bien trop souvent, les chantiers publics surgissent comme des surprises, sans aucun affichage des informations essentielles sur la ville de Kinshasa ainsi que dans d’autres provinces : nom du maître d’ouvrage, entreprise adjudicataire, durée des travaux, budget alloué.

Ce manque de communication alimente une suspicion généralisée : les routes semblent coûter trop cher, durer trop longtemps, et être livrées de manière arbitraire. Cette situation affaiblit gravement la confiance entre l’État et ses citoyens, pourtant cruciale pour toute politique de reconstruction nationale.

L’opacité est le terreau fertile de la corruption, des surfacturations, et du manque de résultats concrets. Elle rend impossible le contrôle citoyen, empêche les journalistes d’enquêter librement et prive les institutions de la République (Cour des comptes, Assemblée nationale, sociétés civiles) d’un suivi efficace.

La publication systématique et accessible des marchés publics incluant les cahiers de charge, les avenants, les échéanciers et les audits serait un pas décisif vers un développement crédible, mesurable et partagé.

Ce que le peuple congolais réclame n’est pas uniquement la construction d’infrastructures, mais une gouvernance des infrastructures. Cela passe par :

  • L’installation de panneaux de chantier normés mentionnant les données clés du projet.
  • La publication en ligne de tous les marchés d’infrastructure sur une plateforme nationale de passation des marchés.
  • La possibilité pour les citoyens et journalistes d’accéder aux contrats publics.
  • Un contrôle parlementaire effectif, avec des auditions publiques et des sanctions en cas de malversation.

Plus un gouvernement agit en pleine lumière, plus il renforce sa légitimité et l’adhésion populaire à ses projets. Dans une RDC minée par des décennies de méfiance, la transparence n’est pas une option morale : c’est un outil de pacification, de mobilisation et de construction nationale.

À l’heure où la RDC investit massivement dans ses routes, ses ponts et ses infrastructures stratégiques, le pays doit aussi investir dans la transparence.
Construire sans informer, c’est bâtir sur du sable. Mais construire en rendant compte, c’est asseoir un avenir sur des fondations solides.

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